Une introduction au monde des Insectes
Animaux,
Métazoaires, Vertébrés, Arthropodes (Embranchement), Hexapodes
(sous-embranchement), Mandibulates, Insectes (Classe), Ordre, Sous-ordre,
Famille ; Genre, Espèce : ainsi est la classification animale aboutissant
à l’espèce.
Plus simplement, parmi l’embranchement des arthropodes (Vertébrés aux
« pieds articulés »), nous pourrions garder ce schéma en tête :
3 paires de pattes : insecte, 1 paire d’antennes 1
4 paires de pattes : arachnides, 0 antennes 1
5 paires de pattes : crustacés, 2 paires d’antennes
Pleins de pattes : myriapodes, 1 paire d’antennes
Ceci dit, le monde des insectes nous donne le vertige par ce qu’ils nous inspirent instinctivement : « Étranges, grouillants, variés, petits, occupés, agités, grégaires, répugnants, magnifiques, colorés, cachés, dégoûtants, nuisibles, utiles, nécessaires, répugnants, prolifiques, envahissants ». Mais aussi par leurs formes, leurs couleurs, leur mimétisme, leurs mœurs, leur diversité, leur nombre.
Pensez que l’embranchement des arthropodes comporte 10 000 diplopodes, 40 000 crustacés, 750 000 arachnides (dont les infâmes scorpions,) pour un million d’espèces d’insectes connues, peut-être 5 à 8 millions existantes, divisées en 30 ordres, selon les entomologistes !!! Ils représentent la 4/5éme des espèces animales !!!
Ces étranges créatures développèrent d’originales caractéristiques, dont certaines furent de géniales solutions au délicat challenge de la conquête de l’inhospitalier milieu terrestre.
L’exosquelette : limiter la déshydratation, se protéger des prédateurs, fixer le système musculaire, soutenir le corps face à la pesanteur dès lors que l’on quitte le confortable milieu aquatique. Mais toute médaille a son revers. L’exosquelette, est lourd, rigide, il limite la taille, gène la croissance.
Comme des chevaliers enfermés dans leur armure articulée, ils ne peuvent pas croître de manière continue comme les gastéropodes, mais le font par crises, par à coups, par mues successives. Les insectes ne sont jamais grands. Leur cuticule de chitine leur assure l’étanchéité, la dureté, mais doit être abandonnée pour grandir par le processus hormonal de la mue. Processus d’autant plus délicat que la chitine recouvre également le tractus respiratoire, digestif, et les ailes.
La respiration, si elle échange bien l’oxygène et le gaz carbonique, se fait par un système de trachées, ramifiées à l’extrême, amenant l’O2 directement aux cellules par des canalicules de diamètre de l’ordre du micron. L’entrée de l’air se fait à tous les niveaux, segmentaires et métamériques du corps : céphalique, thoracique et abdominal, par des ostioles limitant ou non les déperditions hydriques selon la nécessité de l’habitat. Pas de sang, pas de pigments transporteurs de l’oxygène.
L’endolymphe du système circulatoire ne transporte que les nutriments, les déchets, les hormones, dans un but de nutrition cellulaire. Le système circulatoire est donc indépendant du système respiratoire. Il n’est pas fermé. C’est un tuyau postérieur, fait de multiples cœurs valvulés, qui ramène l’endolymphe d’arrière en avant et le jette dans une vaste cavité ventrale ou baignent les organes. Des cœurs accessoires sont placés prés des ailes ou des pattes.
Les pattes sont des organes adaptés au milieu, et porteurs d’organes des sens comme chez la mouche. Les ailes sont de vraies ailes et non pas des membres antérieurs adaptés au vol. Elles permettent le déplacement, la fuite, l’augmentation du périmètre de vie, la recherche de nourriture, le mimétisme, donc l’attaque et la survie dans un monde de prédateurs.
Le cerveau des insectes est un des plus complexes des invertébrés, bien que constitué d’un million de neurones contre un milliard chez les humains. Il y a un cerveau céphalique, puis une double chaîne, ventrale, entourant l’œsophage, faite de renflements métamériques et de cerveaux accessoires situés prés des pattes.
Les antennes captent les odeurs, les omatidies des yeux complexes aboutissent à des aires visuelles. Les insectes voient les couleurs, avec un spectre décalé vers l’ultra violet.
Ce cerveau est suffisamment développé pour faire des insectes des êtres très actifs. Comme l’a montré une équipe du CNRS (Université de Toulouse II Paul Sabatier), les insectes évolués comme les abeilles sont capables avec leur cerveau miniaturisé de manier des concepts abstraits, et même d’utiliser deux concepts simultanément et de faire des choix.
L’appareil sexuel des insectes montre peu d’originalité en dehors de la spermathèque des femelles, leur permettant de garder « au chaud » le sperme du mâle, en attendant des conditions plus favorables pour l’utiliser. La vie des insectes est souvent courte et la nécessité de survie de l’espèce passe par une impérieuse urgence à copuler et à se reproduire au plus vite, en grand nombre et avec la plus grande fréquence possible.
La détermination sexuelle nous laisse pantois, allant de la parthénogenèse sans méiose assurant des clonages à l’identique de la femelle, à des parthénogenèses avec méiose assurant un brassage génétique, aboutissant à des petits, différents de l’adulte mais sans apport de matériel génétique du mâle. Enfin lorsqu’ il y a fécondation des œufs, cela peut donner des mâles ou des femelles selon l’espèce. Bien que l’usage soit une reproduction très sexuée, elle peut donc se faire sans mâle, avec détermination sexuelle variable.
Au cours du cycle de développement, ce qui est le plus extraordinaire est le phénomène de la métamorphose, transformant, après une période d’immobilité totale, une larve en imago. La métamorphose, assure une transformation totale de forme, de milieu, de mode de vie, de déplacement et de nourriture, et de prédateurs. Les papillons, de ce point de vue, sont les plus spectaculaires et les plus aboutis.
La sexualité : Exacerbée…. !!! Des mœurs étranges et redoutables !!! [1]
Deux exemples :
La mante religieuse : elle est fourbe et il
arrive donc qu’elle se retourne en plein acte pour arracher la tête de son
vaillant partenaire. Là où la nature est quand même vachement
bien faite, c’est que la décapitation ne met pas fin aux festivités – les
mouvements du mâle s’accélèrent et la livraison de semence est assurée.
La punaise : oh, mais c’est très simple! Le mâle de la punaise n’a pas de temps à perdre avec toutes ces simagrées! Trouver le bon trou, c’est pour les faibles et les flemmards – lui, il ne tourne pas autour du pot, il plante directement son dard dans l’abdomen de la femelle en transperçant sa carapace, comme ça, ses spermatozoïdes s’injectent directement dans le sang pour se diriger pépère jusqu’aux ovules, et on en parle plus!
Petite information bonus pour conclure : chez les insectes, il est assez courant qu’après fécondation un mâle détache son pénis pour le laisser bien au chaud à l’intérieur de sa partenaire – pas en guise de souvenir, mais pour lui boucher l’orifice et ainsi s’assurer qu’aucun autre mâle ne viendra lui faire des choses sales.
Maurice Maeterlinck, dont le travail sur la fourmi est une référence dit : « Quelque chose dans l'insecte semble être étranger aux habitudes, aux mœurs et à la psychologie de ce monde, comme s’ils venaient d'une autre planète, plus monstrueuse, plus énergique, plus insensée, plus atroce, plus infernale que la nôtre. » Qu’en sera-t- il de nos patients?
Photo: Wikimedia Commons
Melecta species, face ; Jacopo Werther
Hoverflies mating in midair; Fir0002/Flagstaffotos
Pour rire:
[1] http://www.youtube.com/watch?v=VyH_U-IQiSA&feature=share&list=UUE_mHIApKFoCFG-LFYBc5pA
http://www.youtube.com/watch?v=T-V621BxHZQ&feature=share&list=UUE_mHIApKFoCFG-LFYBc5pA
http://www.youtube.com/watch?v=zm4MvqVaVNA&feature=share&list=PLC8E51EC59AFC2299
Catégories: Familles
Mots clés: insectes, laborieux, hypersexualité, agitation, armure
Remèdes:
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